Le Mont-Saint-Michel en France ou le Monte Sant’Angelo en Italie sont justement réputés en tant que sites naturels et monuments historiques exceptionnels et c’est à ce titre qu’ils ne cessent aujourd’hui encore d’attirer d’innombrables visiteurs. Mais les splendides édifices religieux qui ont été construits sur ces lieux sacrées sont aussi le produit d’une histoire for longue et beaucoup moins connue. Celle-ci trouve en effet sono origine dans des récits, des inscriptions et des œuvres d’art qui attestent, dès le Ve siècle, l’apparition miraculeuse de saint Michel sur le Monte Gargano, en Pouilles ainsi que son pouvoir contre les forces du mal. De l’Italie du Sud byzantin, le culte de l’archange passa chez les Lombards, dont il devint bientôt le protecteur attitré, et s’étendit à l’ensemble de l’Occident au cours de Haut Moyen Age. La fondation, en Normandie au début du VIII siècle, du monastère du Mont-Saint-Michel par l’eveque d’Avranches, Aubert, doit être mise en relation avec cette expansion, tout comme celle du grand sanctuaire de San Michele della Chiusa, en Piémont, qui garde l’entrée des défilés alpins. Dans le cadre du programme de recherche de l’École française de Rome sur « L’espace, l’homme et le sacré dans les pays méditerranéens », des historiens et historiens de l’art français et italien, réunis en colloque dans la cadre du centre culturel de Cerisy-la-Salle, se sont attachés à faire le point des connaissances relatives aux divers aspects du culte de saint Michel et aux pèlerinages qui lui étaient consacrés, à l’époque médiévale et moderne, dans l’ensemble du monde chrétien.